Entré dans l'Histoire du cinéma français pour sa performance aux Oscars, le film The Artist sera diffusé jeudi 15 mai à 20h45 sur France 3.
Une cinquantaine de prix ont salué ce film, dont six César et cinq Oscars: meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Jean Dujardin également prix d'interprétation à Cannes.
De Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin (George Valentin), Bérénice Bejo (Peppy Miller), John Goodman (Al Zimmer), James Cromwell (Clifton), Penelope Ann Miller (Doris). Scénario : Michel Hazanavicius. Image : Guillaume Schiffman. Musique : Ludovic Bource.
George Valentin est la grande star du cinéma muet. Peppy Miller, figurante, tente de se faire une place à Hollywood. Quand arrive le parlant, George sombre dans l’oubli tandis que Peppy gravit avec fulgurance les marches de la gloire.
« J’ai été touché par la promesse du projet, par ces destins croisés, cette rencontre de George Valentin et de Peppy Miller, et par tout ce que ça racontait aussi sur le cinéma, sur son histoire, sur les acteurs… »
« C’était quoi, les acteurs, avant le parlant ? J’ai suivi Michel à la Cinémathèque, il m’a montré L’Aurore et City Girl de Murnau, La Foule de King Vidor, et plein d’autres. J’ai découvert un autre cinéma muet que la pantomime ou les tartes à la crème… C'était sans doute aussi pour me rassurer, pour me montrer qu’on pouvait suivre une histoire sans parole pendant une heure et demie, qu’on pouvait être surpris et ému… J’ai été très touché par ces films. Sans la parole, au fond il reste l’essentiel : le jeu et l’émotion pure. »
« On se connaît bien avec Bérénice, on ne s’est jamais perdu de vue depuis le premier O.S.S. Entre nous, il n’y a pas de gêne, presque pas de pudeur. On peut se jeter, s’abandonner dans les yeux l’un de l’autre sans problème. Pour un projet comme celui-ci, c’était un véritable atout. Cela nous a fait gagner du temps. On s’est surpris à avoir tous les deux des émotions très fortes, jusqu’à hoqueter, jusqu’à pleurer… »
« Il fallait un fou, un amoureux insensé du cinéma, comme Thomas Langmann, pour accepter de se lancer, à l’heure de la 3 D et des effets spéciaux, dans le projet d’un film muet en noir et blanc ! Avant lui, Michel a rencontré pas mal de gens, certains étaient intéressés mais personne n’osait se lancer vraiment. »
« Quand j’ai vu le film, je n’en revenais pas ! Bien sûr, j’étais fière de mon travail – parce que j’ai beaucoup travaillé –, mais, surtout, j’étais très honorée d’en faire partie, d’être là, de voir ce que Michel avait fait de moi, de ce qu’on avait fait ensemble. C’est une très belle preuve d’amour. C’est tellement beau, ce métier, quand ça se passe comme ça ! »
« Je ne dirai pas que Michel et Jean sont amoureux, mais… ils s’aiment énormément ! Jean dit d’ailleurs que Michel le regarde comme on ne l’a jamais regardé. Il y a dans leurs rapports une tendresse et une confiance infinies. Ils se complètent magnifiquement bien. Michel est incapable de jouer devant la caméra alors qu’il joue très bien quand il n’y a pas la caméra, et Jean prend tout ce qu’il peut prendre de Michel. C’est comme une éponge et Michel lui donne tout ce qu'il peut. Ce n’est pas du tout le même type de rapports que Michel peut avoir avec une actrice, même… avec moi ! »
Crédit photo © Peter Iovino