Série évènement ce 1er mai sur France 4 à 22h30. Black Mirror est le fruit de l’imagination débordante et de l’esprit caustique du chroniqueur média Charlie Brooker. Les deux saisons de Black Mirror, constituées chacune de trois épisodes et d’un casting nouveau, nous embarquent dans des univers totalement différents. Extravagante, originale, Black Mirror réveille nos craintes et nos peurs les plus profondes sur les médias et leur rôle. La série décrit de manière radicale le triomphe du temps réel, la fascination pour les images aussi cruelles soient-elles et le voyeurisme qu’elles font naître chez les spectateurs.
Saison 1
Episode 1 (attention, celui-ci est déconseillé - 16 ans selon signalétique CSA) : La princesse Susannah de Beaumont a été kidnappée. Dans une vidéo, elle énonce les revendications de son ravisseur. Ce dernier exige que le Premier Ministre (Rory Kinnear) ait une relation sexuelle filmée avec une truie, faute de quoi, il exécutera la jeune femme. Très vite, la demande filtre sur tous les réseaux sociaux. La vidéo s’échange 50 000 fois, et l’opinion publique s’empare du sujet. Face à ces nouvelles manières de communiquer, l’homme politique et son équipe sont impuissants. Ils sont pris en otage par une opinion qu’ils ne maîtrisent plus et qui demande à en voir toujours plus.
Episode 2 : Dans la chambre-cellule de Bing Madsen (Daniel Kaluuya), les écrans couvrent les murs. Comme tous ses congénères, il passe ses journées à pédaler sur un vélo d'appartement pour accumuler des crédits. Ainsi, il peut payer pour ne plus voir les publicités ou, s’il a réuni 15 millions de crédits, avoir accès à la salle du casting d’un talent show et peut-être échapper à sa condition. Bing tombe sous le charme d’une jolie jeune femme qui rêve de devenir chanteuse. Ensemble, ils vont découvrir l’autre côté du miroir : une société qui consomme les individus, les formate et les pousse à sacrifier leur intégrité sur l’autel de la célébrité grâce à des outils technologiques de plus en plus sophistiqués.
Episode 3 : Dans un futur très proche, Liam Foxwell (Toby Kebbell) est un jeune avocat en recherche d'emploi. Comme la plupart des personnes de son milieu, il a une puce implantée derrière l'oreille qui lui permet de stocker ses souvenirs et les consulter quand bon lui semble. Un soir, alors qu’il rejoint un dîner entre amis, Liam voit sa femme, Fi, en conversation intime avec Jonas. Pendant la soirée, ses doutes quant à la fidélité de sa femme grandissent. Il va alors mener son enquête en utilisant les images enregistrées sur sa puce.
Episodes en version multilingue, format 42 minutes.
C’est comme un mauvais rêve ; le miroir noir de notre société. Une réflexion sur la face cachée des technologies et les futurs éventuels que réserve leur utilisation. Black Mirror propose une vision sauvage des réseaux sociaux, de la politique et de l’humanité dévoyée. C’est une série brillante, à la mise en scène puissante, qui vous attrape par les tripes et vous interroge sans ménagement pour vous laisser hagard. On en sort ébloui, avec un léger sentiment de malaise.
À n’en pas douter, sa diffusion en France, comme cela fut le cas en Grande-Bretagne, fera date. Vous regarderez votre téléphone, les plates-formes de vidéos et votre Premier ministre avec une pointe d’appréhension. Pour France 4, chaîne du récit du monde contemporain, et les médias numériques, Black Mirror était une évidence. Avec un sens aigu de la provocation, cette fiction pique au vif nos addictions numériques.