Pourquoi l’Amérique paraît-elle si divisée ? Depuis deux semaines, le pays vit au rythme des manifestations et des émeutes.
D’abord à Ferguson dans le Missouri, et cette semaine à New-York, après ce rebondissement mardi 3 décembre, lorsque le grand jury de New-York décide de ne pas poursuivre les 4 policiers blancs qui, lors d’une violente interpellation, ont provoqué la mort par étouffement d’Eric Garner, un père de famille noir de 43 ans. Les manifestants dénoncent l'impunité dont bénéficierait la police. Pour eux, la justice américaine a délivré aux forces de l’ordre un véritable permis de tuer. Aux Etats-Unis, la police tue au moins une personne par jour, souvent des noirs.
Tout a commencé à Ferguson, une petite ville de banlieue du sud des Etats-Unis, en août dernier, lorsque Michael Brown a été abattu de six balles par le policier Darren Wilson. Depuis que le grand jury local a disculpé le policier il y a deux semaines, la contestation a redoublé, sur fond de tensions raciales.
L'équipe d'un reportage diffusé samedi à 13h15 sur France 2 est allée à la rencontre des habitants de Ferguson : Cathy Daniel, une femme noire de 51 ans, n’a jamais accepté la mort de Michael Brown. Pour elle, c’est « le mort de trop ». Tout comme Sharise Sanchez, dont le fils a été tué par la police en juillet dernier, elles sont en première ligne dans le combat contre ceux qu’elles appellent des « killer cops », des flics tueurs.
Mais en face, une autre Amérique a peur pour sa sécurité et ses propriétés, comme Ruffina. Cette veuve de 56 ans, originaire de Trinidad et Tobago, vit le rêve américain. Elle tente de ressouder sa « communauté » mais, effrayée par les émeutes, elle a décidé de s’acheter une arme. Dans le Missouri, elles sont en vente libre. A Ferguson, entre la colère et l’incompréhension, les vieux démons de l'Amérique ressurgissent...
Un reportage d'Alexandre Paré, Simon Fichet, Edward Bally, Guillaume Salasca, Eric Chevalier, Matthieu Houël