Mythe du cinéma, Marlon Brando, décédé il y a dix ans, sera à l'honneur sur la grille d'ARTE le mois prochain. Un portrait documentaire et deux films au programme.
LA POURSUITE IMPITOYABLE
Film réalisé par Arthur Penn en 1960. Programmé le dimanche 14 décembre à 20h45.
Dans une bourgade conservatrice du Texas, Bubber Reeves, accusé à tort d’un délit, s’évade du pénitencier avec un complice, lequel vole une voiture après avoir tué son conducteur. Une cavale qui déchaîne les passions, les habitants redoutant le retour de Bubber, l’enfant du pays. Le shérif Calder s’emploie, quant à lui, à protéger le fuyard d’un lynchage annoncé.
Via ARTE : "La poursuite impitoyable met en scène une communauté blanche décadente, en proie aux démons de la corruption, de l’alcoolisme et du racisme. Entre Val Rogers, le magnat local sans foi ni loi qui prétend jouer les philanthropes, ou cette autre famille de notables dont les membres s’en prennent violemment aux Noirs. Dominé par l’interprétation d’un Marlon Brando au sommet de son art, un puissant réquisitoire contre le racisme, qui n’a rien perdu de sa force. désoeuvrement, le cinéaste dépeint une bourgeoisie américaine à bout de souffle. Même ses enfants – la génération Happy days – se révèlent monstrueux, en particulier lors de la scène chaotique du lynchage collectif, certainement l’une des plus saisissantes du film. En shérif justicier, roué de coups pour avoir voulu défendre le fuyard, Marlon Brando, le visage tuméfié, y montre une fois encore toute la démesure de son talent et de son jeu physique. Une manière aussi, à travers lui, de mettre l’Amérique face à sa (mauvaise) conscience".
MARLON BRANDO, UN ACTEUR NOMME DESIR.
Document diffusé le 14/12 à 22h55.
Avec sa présence irradiante et son phrasé unique, Marlon Brando a marqué le cinéma d’une empreinte indélébile. Philippe Kohly explore les multiples facettes de ce génie torturé, disparu il y a dix ans, dans un passionnant portrait intime.
UN TRAMWAY NOMME DESIR.
Un bijou mis en scène par Elia Kazan, à voir et revoir : mardi 15 décembre en première partie de soirée.
Héritière ruinée, Blanche s’installe chez sa soeur Stella et son beau-frère Stanley Kowalski dans un quartier populaire de La Nouvelle-Orléans. Maniérée et capricieuse, Blanche entre bientôt en conflit avec Stanley, ouvrier viril, impulsif, et parfois violent, qui vit au rythme de ses passions – le poker, le bowling et les femmes. Déchirée entre son désir pour lui et sa répulsion pour ses manières de rustre, Blanche, dont le masque se fissure peu à peu, se révèle : femme hantée par son passé, paranoïaque et mythomane.
Via ARTE : "Adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Tennessee Williams, ce film multioscarisé d’Elia Kazan entra immédiatement dans la légende du cinéma américain. Âgé de 27 ans, Marlon Brando deviendra, du jour au lendemain, une superstar hollywoodienne. Avec son jeu intensément sauvage, son torse glabre et musclé, exhibé ou moulé dans un tee-shirt, Brando s’imposera comme l’icône américaine de l’érotisme masculin. Un tramway nommé désir offrira aussi à Vivien Leigh son dernier grand rôle, après celui de Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent. Pour l’actrice britannique, interpréter Blanche, cette femme dominée par ses névroses, dépassait la fiction : elle souffrait, “dans la vraie vie”, de troubles bipolaires. Sa prestation n’en est que plus bouleversante... Par la puissance de son jeu, le duo Brando/Leigh instille une ambiance étouffante qui nous transporte jusqu’aux confins de la folie et du désir. L’ensemble est décuplé par la musique angoissante d’Alex North et la sublime mise en scène d’Elia Kazan, qui reconstitue la moiteur de La Nouvelle-Orléans populaire".
Crédit photo Un tramway nommé désir © Warner Bros.