L’oeuvre foisonnante de Dalì a traversé le XXème siècle tout entier. De ses débuts influencés par le cubisme et le futurisme à ses happenings médiatiques et provocateurs, en passant par le surréalisme des années 30, Salvador Dalì a toujours été à la pointe des avant-gardes. Artiste visionnaire sans aucun doute, Dalì n’est pourtant pas le seul artisan de son succès. Derrière le personnage exubérant et le peintre de génie, il n’y a pas eu une, mais plusieurs femmes.
D’abord, il y a eu Gala, la femme légitime et l’agent artistique. Le grand amour de Dali est sa carte d’entrée dans le cercle des surréalistes où la belle Russe fait figure de muse. Femme fantasmée de sa jeunesse, muse des premiers temps, Gala est aussi la femme dominatrice – qui inspire au peintre ses mantes religieuses érotiques – et l’agent intraitable. Dans l’ombre de Dalì, c’est elle qui organise et négocie contrats et expositions, et qui fera du nom de Dali une véritable marque.
Puis vient Isabelle, un interlude à New York. Devenue Ultraviolet aux côtés de Warhol, cette jeune française a été la muse et l’assistante de Dalì, comme une préfiguration d’Amanda Lear : elle aussi est une jeune et belle étudiante en art, une égérie pop qui attire Dalì vers de nouveaux courants artistiques.
Amanda, pourtant, va compter beaucoup plus. C’est elle qui le fait entrer dans les seventies, travaille avec lui dans son atelier de Port-Lligat, fête Noël chez Maxim’s avec Gala et Salvador pendant quinze ans... C’est à ses côtés que Dalì, toujours plus exubérant – et toujours plus médiatique – se frotte aux mondes de la publicité et de la télévision.
De toutes ces femmes, est née une muse composite : un peu exilée russe, un peu chanteuse de disco, un peu artiste contemporaine, un peu jeune catalane à la peau sombre. Une femme complexe, érotique, castratrice, paradoxale. Cette femme fascinante, c’est la femme dalinienne.
Documentair einédit à découvrir sur France 5 le dimanche 7 décembre à 9h10. Un film de Sergio G. Mondelo.
Crédit photo © Laurent Zabulon - TF1.