La Chine est le pays qui pratique le plus les exécutions : 80% des peines capitales prononcées dans le monde sont ordonnées dans l’empire du milieu, soit environ quatre mille personnes exécutées par an. Une dizaine chaque jour. Derrière ces statistiques terrifiantes, des existences fracassées : celles des enfants des condamnés à mort. Pour ces orphelins, aucune prise en charge n’est prévue par l’Etat chinois. De plus, ils ne sont pas adoptables. Or, souvent, la famille qui leur reste ne peut s’en occuper par manque de moyens financiers.
Ces enfants vulnérables sont méprisés et rejetés par la société, frappés par le poids du déshonneur. Malgré l’innocence de leur âge, ils portent l’infamie de la condamnation de leur père ou de leur mère. Comme si le châtiment suprême se transmettait de génération en génération. Ainsi, la peine de mort est une peine transgénérationnelle.
Une femme, surnommée Grand mère Zhang, a décidé de faire de leur sort le combat de sa vie. Elle a créé neuf orphelinats, les villages du soleil, pour élever les enfants de condamnés à mort et tenter d’inventer un avenir plus souriant pour ces enfants de la honte.
Pendant deux ans, Elodie Pakosz a suivi le parcours de Xiaolong et de sa soeur Miao Miao dont le père a tué leur maman avant d’être exécuté. La réalisatrice a accompagné la directrice de l’orphelinat sur le terrain, dans les campagnes chinoises reculées, où elle se rend régulièrement pour récupérer de nouveaux enfants qui pourront ainsi dire adieu au parent incarcéré dans les couloirs de la mort.
Ce documentaire, diffusé ce mardi à 21h45 sur France 5, pose aussi la question de la place de la vie et de l’humain dans ce pays qui sera bientôt la première puissance mondiale et dont les choix influencent immanquablement le reste de la planète.
Production & crédit photo : Elephant Doc.