Beau casting pour le téléfilm inédit La clinique du Docteur de Blanche : STANLEY WEBER, SERGE RIABOUKINE, JULIE DUCLOS, BRUNO LOCHET, DANIELE LEBRUN, GREGOIRE LEPRINCE-RINGUE.
Une fiction de Sarah Lévy (coécrite avec Daniel Tonachella) à découvrir le vendredi 12 septembre 2014 en première partie de soirée sur ARTE.
Reotur sur un moment clé de l’histoire de la psychiatrie dans le Paris Romantique du milieu du XIXe siècle.
1850, émile Blanche est étudiant en psychiatrie. Il finit son internat à l’hôpital de la Salpêtrière sous l’autorité du Professeur Leuret, aliéniste aux méthodes brutales et fervent opposant à son père, Esprit Blanche. Ce dernier a créé un asile en 1821 que son fils émile est appelé à reprendre. Cet établissement d’un genre nouveau, a été établi sur le modèle d’une pension de famille et voit de nombreux patients renommés venir s’y faire soigner : Charles Gounod, Théo Van Gogh, Guy de Maupassant et Gérard de Nerval, ami et patient de longue date de la famille. Entre désir d’émancipation et volonté de soigner les patients avec humanité, émile lance un défi à son professeur : soigner Saturnin, un patient souffrant d’aphasie, en dehors de l’institution publique, dans la clinique familiale. Saturnin devient le symbole d’une rupture entre deux écoles de soin. Cette expérience unique va être l’occasion pour Emile, Saturnin et Gérard de Nerval, qui se prend d’affection pour lui, de voir leurs vies changer. Mais pour quel résultat ? De la psychiatrie à la poésie y a-t-il une voie qui aidera Saturnin à sortir de son état ?
Autrefois considérée comme une manifestation
satanique, à l’aube de la révolution
industrielle, la folie est une maladie que
l’on s’efforce de soigner, le plus souvent sans succès,
mais aussi une atteinte à l’ordre social qu’il
convient de maintenir à l’abri des regards derrière
les murs de l’asile. Il est bien tôt dans l’histoire de la
psychiatrie. Du reste, au mot «psychiatre» apparut
en 1802, on préfère encore le terme d’ «aliéniste».
Dans La clinique du docteur Blanche, deux
conceptions du traitement des pathologies
mentales s’affrontent, incarnées par deux
personnages en conflit. D’un côté, l’hôpital public,
que personnifie le professeur Leuret. De l’autre,
l’établissement privé dirigé par émile Blanche.
Chez le premier, les aliénés démunis s’entassent
dans des salles obscures ou règnent la violence
et le désespoir, tandis que le second accueille
la fine fleur de la génération romantique hantée
par le spleen. Frappés de manie, de mélancolie,
d’hystérie ou de «paralysie générale», artistes,
célébrités, grands bourgeois et aristocrates,
trouvent refuge dans le confort de ses salons et
les allées du parc.
Ombre et lumière, calme et chahut, brutalité et
compassion, il serait toutefois trop simple de se
cantonner à cette césure radicale qui tranche tout
net entre le bon et le méchant, pour ne pas dire
le bien et mal. à mesure que la perspective de
guérison du patient s’éloigne et que les doutes
contaminent émile Blanche, des facettes plus
ambigües se dessinent dans ce contexte contrasté.
Il fait moins clair à la clinique. Une autre frontière
s’estompe, plus fondamentale encore, qui guide
l’évolution du récit autant que la mise en scène;
celle qui sépare en deux mondes distincts le
peuple des fous et celui des êtres sains d’esprit.