LE lundi 4 août, entre 20h50 et 00h20, la chaîne ARTE rend hommage au cinéaste Eric Rohmer, avec deux volets de ses Contes moraux, comédies subtiles sur les jeux de l’amour : Le genou de Claire et Ma nuit chez Maud
Le genou de Claire
À la veille de son mariage, Jérôme, 35 ans, vient passer le mois de juillet à Talloires, sur les rives du lac d’Annecy. Il y retrouve une ancienne connaissance, Aurora, dont la fille Laura s’intéresse beaucoup à lui. Alors qu’Aurora songe à faire de cette idylle le sujet de son prochain roman, Jérôme fait la connaissance de Claire, la demi-soeur de Laura. Las du rôle de cobaye qu’Aurora lui fait jouer, et voyant que Laura se désintéresse de lui, Jérôme jette son dévolu sur Claire, qui a une liaison avec Gilles. Un après-midi, Jérôme aperçoit Gilles en compagnie d’une jeune fille inconnue. Il se fait un plaisir de relater l’événement à Claire, et, profitant de son désarroi, caresse longuement son genou...
Via ARTE : "Avec Le genou de Claire, cinquième de ses six contes moraux consacrés aux variations sur le thème de l’amour et du couple, Éric Rohmer prend à contrepied le dépouillement et l’austérité de Ma nuit chez Maud pour revenir à une frivolité apparente, à un ton léger proche de la comédie sentimentale. Renouant avec la couleur, il abandonne définitivement le commentaire en voix off et situe son film en plein été, dans un paysage baigné de lumière et de soleil, et décline la complexité de l’amour à travers les différents personnages féminins".
Prix Louis-Delluc 1970.
Avec : Jean-Claude Brialy (Jérôme), Aurora Cornu (Aurora), Béatrice Romand (Laura), Laurence de Monaghan (Claire), Michèle Montel (Mme Walter), Gérard Falconetti (Gilles), Fabrice Luchini (Vincent).
Ma nuit chez Maud
Jean-Louis, ingénieur catholique d’une trentaine d’années, revient s’établir à Clermont-Ferrand après un séjour de plusieurs années à l’étranger. Un jour, à la messe, il remarque une jeune fille blonde, Françoise. Sans rien savoir d’elle, il décide d’en faire son épouse et de lui être dès à présent fidèle. Peu après, il rencontre un ami d’enfance, Vidal, qui l’emmène dîner chez Maud, une jeune femme athée, divorcée et mère d’une petite fille. Après une longue conversation, il passe la nuit chez elle...
Via ARTE : "Ma nuit chez Maud est l’un des films les plus aboutis de Rohmer. Si le thème reste proche des précédents contes moraux (un homme partagé entre deux femmes), le ton que choisit Rohmer tranche avec ses oeuvres antérieures : les personnages ont mûri, et leurs préoccupations ne sont plus seulement sentimentales ; elles sont aussi métaphysiques, politiques et religieuses. Le narrateur se déclare “catholique pratiquant”. Tout l’objet du film sera de confronter ses convictions morales à sa conduite dans le monde, et son hésitation entre Maud et Françoise ne fait que refléter ses propres contradictions. À ce titre, l’opposition entre les deux femmes est parfaitement construite : d’un côté, Maud, femme libre, sensuelle, athée ; de l’autre, Françoise, qui semble incarner la rigueur et l’ascétisme".
Meilleur film, Syndicat français de la critique de cinéma 1970 – Meilleur scénario et meilleure photo, National Society of Film Critics Awards 1971.
Avec : Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis), Françoise Fabian (Maud), Marie-Christine Barrault (Françoise), Antoine Vitez (Vidal).
Crédit photo issue du Genou de Claire © DR.