Alors que TF1 diffusera au même moment le match Pays-Bas - Brésil, "petite finale" du Mondial de football, France 2 programmera ce samedi à 22h30 une rediffusion de Rendez-vous en terre inconnue avec Mélissa Theuriau.
La journaliste revient sur cette expérience unique. Au début du voyage, le quotidien lui a paru très éprouvant, empreint de nombreuses difficultés. "Nous avons marché jusqu’à huit heures de suite sur des cailloux, par des températures supérieures à quarante degrés. Il est dur de suivre les Maasaï car ils sont très athlétiques ! Et puis, au bout de quelques jours, quelque chose bascule". La magie opère, selon Mélissa qui souligne qu'on oublie alors tout ce qui peut gêner ou fatiguer. Il ne reste que la rencontre, la découverte...
Grâce à ce voyage, Mélissa Theuriau affirme avoir compris ce que signifiait s’adapter, vivre avec presque rien : sans meubles, avec la même nourriture tous les jours ou presque. "Nous pouvons nous satisfaire de choses très simples, auxquelles sont souvent liées des émotions très fortes. Chez nous, nous courons en permanence après le temps et le « toujours plus ». Chez les Maasaï, il n’y a pas de calendrier... ce qui en dit long !"
Ce qui a le plus touché l'invitée de Frédéric Lopez dans la façon de vivre des Maasaï est la collectivité. Elle trouve que c’est un mot qui a perdu tout son sens aujourd’hui chez nous. "Évidemment, la famille a son importance. Mais là-bas, chez les Maasaï, tout est partagé et tout n’a de sens qu’à travers le partage. Cela m’a touchée à un point que l’on n’imagine pas. On ne mange que si l’on peut partager la récolte et que chacun peut avoir le ventre plein. On ne joue que si les autres jouent et on ne se repose que si chacun peut se reposer. Ce rapport à la solidarité, ce bonheur simple du partage, nous les avons perdus. Tout cela m’a aussi permis de voir la polygamie sous un autre angle. Pour cette population dont l’existence est souvent précaire, ce mode de vie est source d’équilibre et assure aussi une protection pour chacun".
Les meilleurs moments, les plus forts, sont ceux que Mélissa Theuriau dit avoir partagé avec les enfants. Lorsque c’était difficile, au début, elle a tenu le coup grâce aux enfants présents, qui n’avaient pas la même urgence de travail que leurs parents. "J’ai été portée par eux. Ils venaient me voir chaque matin. J’ai tout de suite eu l’impression qu’ils m’acceptaient et m’adoptaient, en dépit de mes différences. Il y a quelque chose d’universel dans ces rapports. La tendresse qu’ils m’ont donnée était importante. J’étais très loin de mes enfants et j’avais envie de prendre ceux-là dans mes bras. Si nous partions une journée, ils me manquaient et j’avais hâte de les retrouver. À chaque fois, c’était une fête."
Crédit photos © Jean-Michel Turpin.